LA NUIT DES FANTÔMES

La MTA a l’habitude d’accueillir les histoires des autres, cette fois-ci, nous allons l’écouter, elle. Une nuit pour déambuler dans toutes les pièces. De la bibliothèque à la salle de spectacle, des loges aux bureaux, de la cave au grenier, des toits aux jardins, nous vous invitons à vous perdre dans ce labyrinthe à la recherche des fantômes du lieu.

Nous puiserons dans la bibliothèque les paroles qui pourront faire vibrer ces murs et grincer ces parquets. Notre valise de médiums sera légère : quelques comédiens.nes, des spectateurs.ices, des paroles, quelques artifices de théâtre pour révéler l’invisible. Nous lirons ces textes de théâtre comme des incantations pour se laisser posséder par les esprits du lieu. Nous traverserons l’histoire du théâtre à la quête de ses nombreux fantômes, nous écouterons particulièrement ceux écrit dans la ville d’Amiens qui toquent à la porte, nous irons aussi écouter ceux d’autres pays et d’autres continents qui nous parlent des rencontres manquées de la colonisation et de l’anthropocène.

Nous ferons de la MTA un seuil entre le lointain et l’au-delà. Nous ne chercherons pas à exorciser ce lieu, mais au contraire, à l’envoûter, à en faire un point d’accès aux fantômes, parloir de l’au-delà, réserve naturelle d’ombres et de spectres, versant obscur de nos villes éclairées. Ce sera donc comme une renaissance, une nouvelle inauguration, qui sera festive et joyeuse. Car dans notre époque pleine d’incertitudes, nous ferons le pari de trouver du réconfort auprès de ces mains tendues dans la nuit.

— Guillaume Lambert